Vers une retraite à 52 ans pour les policiers et à 62 ans pour les infirmières

Après une indiscrétion de l’AFP, on apprend que la retraite des policiers devrait continuer à être fixée à 52 ans, alors que celle des infirmières le sera à 62 ans. On peine à comprendre pourquoi, tant les deux métiers semblent d’une pénibilité au moins égale. Tels sont les mystères de la réforme concoctée par Jean-Paul Delevoye et Emmanuel Macron.

La retraite ne sera pas la même pour tout le monde, même après la réforme systémique préparée par Jean-Paul Delevoye. Tels sont les premiers éléments qui ressortent des indiscrétions livrées par l’AFP sur le très prochain rapport Delevoye consacré au sujet. En particulier, on retiendra la querelle qui fait rage sur la question de l’âge légal de départ à la retraite, et la question de l’âge pivot.
La retraite pour les policiers à 52 ans
Selon l’AFP, le gouvernement ne touchera pas au dispositif dit de la catégorie active pour les fonctionnaires, dont l’équivalent n’existe pas pour les salariés du secteur privé. Cette catégorie permet de partir à la retraite à 52 ans, moyennent 27 années de cotisations pour le taux plein.
Autrement dit, les policiers, mais aussi les pompiers, les douaniers ou les gardiens de prison, peuvent partir à taux plein parfois dès 52 ans lorsqu’ils remplissent les conditions de cotisation. On ne peut s’empêcher de penser que le rôle essentiel que les policiers ont joué durant la crise des Gilets Jaunes explique cette précaution prise par le gouvernement en leur faveur.

La retraite pour les infirmières et les aides-soignantes à 62 ans
Curieusement, les personnels de santé comme les infirmières ou les aides-soignantes devraient perdre le bénéfice de cette qualification de « catégorie active ». L’intention du gouvernement serait de les aligner sur les salariés du privé.
Autrement dit, ces personnels, même relevant d’un hôpital public, devront retarder leur âge de départ à la retraite compte tenu de nouvelles contraintes légales.
On ne peut que s’interroger sur ce deux poids deux mesures qui illustre parfaitement la difficulté « morale » de la réforme des retraites. Et qui illustre par ailleurs l’écart qui séparera cette réforme des intentions d’égalité et d’équité affichées initialement. En réalité, le système Delevoye ne sera pas plus juste que le système actuel.
